La phrase importante est ici « Je ne suis pas comme les autres hommes ». Nous n'avons pas à douter de sa bonne conduite, que d'ailleurs il attribue à un don de Dieu, à qui il rend grâce. Tout a l'air parfait. À un détail près: il se permet de juger les autres. Ce faisant, il prend la place de Dieu, le seul juge. La place de Dieu? En fait d'un faux Dieu car le jugement de Dieu n'est pas condamnation, mais justification par le pardon; ce qui va se vérifier à propos du publicain. Le pharisien s'exclut de la ressemblance de Dieu et se soustrait à son amour parce qu'il s'estime juste et méprise tous les autres, dit le texte. 1 Jean 2:1 Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste.. Or Dieu ne méprise pas: il prend sur lui, dans le Christ, les fautes des hommes. Certes, il est des comportements que nous n'avons pas à approuver, comme ceux qu'énumère le pharisien et dont nous parle le décalogue. Mais c'est une chose de critiquer des comportements et une autre de porter un jugement sur ceux qui les pratiquent. Que savons-nous de leur vie? Des milieux où ils ont grandi?
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Il a certes raison de le remercier, mais il se met dans son tort quand il se compare aux autres: c'est comme s'il accusait Dieu de les créer moins bien que lui. Reconnaissons au passage que ce que nous sommes est pour une part le résultat du milieu où nous sommes nés et des circonstances dans lesquelles nous avons vécu, c'est-à-dire de cet univers qui, confié à l'homme, est oeuvre de l'homme. Le pharisien devrait se dire: «Je ne serais pas ce que je suis, comme je suis, si j'étais né ailleurs. » Il est un privilégié et s'en attribue le mérite. Dieu est juste bible study. Le publicain Voici donc un homme qui n'a rien pour plaire. Au fond, il a de la chance car la vie qu'il mène le conduit à reconnaître que si « salut » il y a pour lui, ce salut vient de Dieu. Comme il se reconnaît vide de toute valeur, il rejoint le vide initial, l'espace où Dieu peut créer. Pure aspiration à être. Le péché est en effet refus d'être image et ressemblance de Dieu, donc choix d'inexistence. Nous reconnaître pécheurs ne va pas de soi: il y faut, déjà, une grande « grâce », une révélation; mais cette révélation ne devient opératoire que dans la mesure où nous acceptons de l'accueillir.
Nous ne savons pas ce que nous ferions si nous étions à leur place. Sans compter notre tendance à oublier facilement nos comportements défectueux, ou à leur trouver des excuses. N'introduisons pas le jugement dans notre monde, nous risquerions d'en être les premières victimes. Celui que nous avons abaissé à la Croix a été élevé au-dessus de tout. Tournons les yeux vers celui que nous avons transpercé; et vers ceux que nous transperçons. Seul Dieu est "juste". Père Marcel Domergue, jésuite