Parce qu'il reste, à l'issue du film, une opacité, un flou: ces situations mises en lumière l'espace d'une heure trente, elles nous échappent encore. Comment comprendre cette vie, aboutissement d'évènements antérieurs obscurs, conséquence presque irrationnelle de parcours à demi révélés? Les mots d'Orwell le disent, ou plutôt ne le disent pas, justement: ils posent la question, laissent en suspens toutes ces choses. Qui étaient-ils avant, comment ont-ils « basculés »? On ne le saura pas, ce n'est pas l'objet du film, est-ce qu'eux-mêmes ils s'en souviennent? Une femme, enroulée dans des couvertures, assise sur un rebord de trottoir, telle une statue qui se serait emparée de ce coin de monde qu'elle a fait sien, évoque son histoire, son passé, ses enfants, sa chute. Paul eluard au bord du vide maison. Elle parle d'un drame, d'une catastrophe qui aurait plongé sa famille dans le chaos qu'est le monde du dehors. Mais son récit est brouillé, presque indéchiffrable, et la caméra prolonge ce témoignage, gage d'une fluidité, et donc d'une fidélité au récit de la femme.
Paul Eluard Au Bord Du Videos Tout
25 octobre 2016
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Nous voici aujourd'hui au bord du vide Puisque nous cherchons partout le visage que nous avons perdu. Il était notre avenir et nous avons perdu notre avenir. Il était des nôtres et nous avons perdu cette part de nous-mêmes. Au bord du vide - des pas perdus. Il nous questionnait et nous avons perdu sa question. Nous voici seuls, nos lèvres serrées sur nos pourquoi. Nous sommes venus ici chercher, chercher quelque chose ou quelqu'un. Chercher cet amour plus fort que la mort. Paul Éluard
Published by untempsdepoete
Paul Eluard Au Bord Du Vide Maison
Il faudra encore attendre quelques semaines pour découvrir l'adaptation. Éluard, né Eugène Grindel le 14 décembre 1895 compta parmi les poètes du surréalisme, avec, notamment, André Breton, Soupault et Aragon.
Rien de plus: quelques mots sibyllins, personne ne cherchera à savoir exactement ce qui s'est réellement passé. Pas de réponse donc, parce que personne ne sait, et parce que ce n'est pas le propos. Tout ce qui reste et qui compte, c'est comment montrer cette vie faite de passage, de mobilité, cette vie de nomades, qui le jour venu doivent traverser la ville avant l'aube, disparaître, ne laissant derrière eux qu'une ville illuminée qui les a déjà oublié. Ce qui compte, ce sont les êtres, ceux qui maintenant, qu'importe leur passé, parlent pour briser l'immuable. Au bord du vide - Des Obsèques. Et lorsque leurs noms défilent, à la fin du film, sur Turandot, l'opéra de Puccini, ces visages, véritables reliefs de la ville, prennent une dernière force déchirante: quelque chose de presque tragique, comme un univers qu'ils emportent avec eux dans un dernier élan. Des individus campés au milieu du vent, de la pluie, mais qui défient cette adversité. Tout se finit sur cet opéra, seule note lyrique, libératrice du film, et le jour se lève, avec lui s'achève ce monde, qui n'existe que la nuit.