La récurrence des pluriels (v. 1-3-27) ainsi que l'abondance des verbes de mouvement sorti, lèvent, enfantent, pousse, prendre soulignent cette intranquillité permanente. Ainsi, le poète inspire parfois au repos et à la quiétude que nous nous regardions un peu v. 23-24): il aimerait que l'écoute se substitue parfois au bruit urbain. ] Une description sensuelle] Ville grouillante et toujours en mouvement, Marseille est aussi une ville qui comble les sens. En effet, dans les vers de Supervielle, ils sont mis en éveil, réveillés par la beauté de la ville (vue: mâts luisants; ouïe: bruit, tramways; odorat: poissons, coquillages, crustacés La ville est source de bien être, de plaisir et de volupté. Elle est d'ailleurs peuplée de jolies filles (v. Marseille supervielle texte et. 18) ou de femmes aux gorges[s] généreuses. Elle rassasie donc l'esprit, mais aussi le corps. ] Aimer Marseille passionnément] Plus profondément, le poète éprouve pour la ville des sentiments amoureux. Il cherche à entrer dans un rapport de séduction avec elle.
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Les deux premiers mots et la phrase nominale qui suit font part de la soudaineté du surgissement de la mer bien sûr mais aussi de l'imagination du poète. Le poète ne prend pas le temps de construire une phrase pour livrer tous les éléments de cette irruption. L'allégorie empêche immédiatement de prendre dans un sens purement descriptif les éléments les plus simples. De fait, les poissons de roche et les coquillages (vers 1) ne sont pas seulement aux étalages des marchés, ils sont en elle, comme si elle était la mer. Le poème du vendredi- "Marseille" par Supervielle - Mirabelles et Lavande. Cette idée se construit progressivement, au gré de l'apparition des éléments qui appartiennent de plus en plus au milieu marin et qui sont de plus en plus étonnants dans l'ordre de la raison: - l'iode (vers 1), certes élément du milieu méditerranéen, mais également présent dans l'air en bord de mer (... ) Sommaire Introduction I) Une "photographie" de la ville de Marseille A. Une ville portuaire B. Une agitation heureuse mais inquiétante II) La dimension symbolique du poème A.
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Le verbe prendre (v. 22) peut évoquer un contact charnel, tout comme le verbe pronominal nous nous regardions indique une volonté de réciprocité des corps. L'interjection laudative Ô (v. Marseille supervielle texte de la commission. 25), ainsi que la récurrence de l'évocation du corps féminin jolies filles, gorge de femmes disent le désir du poète pour la cité phocéenne. Il est contraint de se placer en posture de suppliant je t'en prie pour obtenir un moment d'attention. ] Marseille, écoute-moi, je t'en prie, soit attentive, Je voudrais te prendre dans un coin, te parler avec douceur, Reste donc un peu tranquille que nous nous regardions un peu Ô toi toujours en partance Et qui ne peux t'en aller A cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous la mer Jules Supervielle, Débarcadères INTRODUCTION Jules Supervielle, dans son recueil Débarcadères, publié en 1927, peint de nombreux paysages marins et côtiers. Dans le poème Marseille rédigé en vers libres, il propose une description minutieuse et élogieuse de la cité phocéenne, chère à son cœur.
C'est beau d'avoir connu L'ombre sous le feuillage Et d'avoir senti l'âge Ramper sur le corps nu, Accompagné la peine Du sang noir dans nos veines Et doré son silence De l'étoile Patience, Et d'avoir tous ces mots Qui bougent dans la tête, De choisir les moins beaux Pour leur faire un peu fête, D'avoir senti la vie Hâtive et mal aimée, De l'avoir enfermée Dans cette poésie. 1939-1945
La goutte de pluie
Je cherche une goutte de pluie Qui vient de tomber dans la mer. Jules Supervielle, Débarcadères, Marseille : commentaire. Dans sa rapide verticale Elle luisait plus que les autres Car seule entre les autres gouttes Elle eut la force de comprendre Que, très douce dans l'eau salée, Elle allait se perdre à jamais. Alors je cherche dans la mer Et sur les vagues, alertées, Je cherche pour faire plaisir À ce fragile souvenir Dont je suis seul dépositaire. Mais j'ai beau faire, il est des choses Où Dieu même ne peut plus rien Malgré sa bonne volonté Et l'assistance sans paroles Du ciel, des vagues et de l'air. La pluie et les tyrans
Je vois tomber la pluie Dont les flaques font luire Notre grave planète, La pluie qui tombe nette Comme du temps d'Homère Et du temps de Villon Sur l'enfant et sa mère Et le dos des moutons, La pluie qui se répète Mais ne peut attendrir La dureté de tête Ni le cœur des tyrans Ni les favoriser D'un juste étonnement, Une petite pluie Qui tombe sur l'Europe Mettant tous les vivants Dans la même enveloppe Malgré l'infanterie Qui charge ses fusils Et malgré les journaux Qui nous font des signaux, Une petite pluie Qui mouille les drapeaux.