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Les Roses Sont Rouges Victor Hugo Poème Page
Écrit par Victor Hugo
Les siècles sont au peuple; eux, ils ont le moment, Ils en usent. Ô lutte étrange! Acharnement! Chacun à grand bruit coupe une branche de l'arbre. Là, des éclats d'airain, là, des éclats de marbre; La colonne romaine ainsi que l'arc français Tombent. Que dirait-on de toi si tu faisais Envoler ton lion de Saint-Marc, ô Venise! L'histoire est balafrée et la gloire agonise. Quoi qu'on puisse penser de la France d'hier, De cette rude armée et de ce peuple fier, Et de ce que ce siècle à son troisième lustre Avait rêvé, tenté, voulu, c'était illustre. Pourquoi l'effacement? qu'a-t-on créé d'ailleurs Pour les déshérités et pour les travailleurs? A-t-on fermé le bagne? A-t-on ouvert l'école? On détruit Marengo, Lodi, Wagram, Arcole; A-t-on du moins fondé le droit universel? Le pauvre a-t-il le toit, le feu, le pain, le sel? Les roses sont rouges victor hugo poème page. A-t-on mis l'atelier, a-t-on mis la chaumière Sous une immense loi de vie et de lumière? A-t-on déshonoré la guerre en renonçant A l'effusion folle et sinistre du sang?
Je lui dis: La rose du jardin, comme tu sais, dure peu; et la saison des roses est bien vite écoulée. SADI. Quand l'Automne, abrégeant les jours qu'elle dévore, Éteint leurs soirs de flamme et glace leur aurore, Quand Novembre de brume inonde le ciel bleu, Que le bois tourbillonne et qu'il neige des feuilles, Ô ma muse! en mon âme alors tu te recueilles, Comme un enfant transi qui s'approche du feu. Les roses sont rouges victor hugo poème les. Devant le sombre hiver de Paris qui bourdonne, Ton soleil d'orient s'éclipse, et t'abandonne, Ton beau rêve d'Asie avorte, et tu ne vois Sous tes yeux que la rue au bruit accoutumée, Brouillard à ta fenêtre, et longs flots de fumée Qui baignent en fuyant l'angle noirci des toits. Alors s'en vont en foule et sultans et sultanes, Pyramides, palmiers, galères capitanes, Et le tigre vorace et le chameau frugal, Djinns au vol furieux, danses des bayadères, L'Arabe qui se penche au cou des dromadaires, Et la fauve girafe au galop inégal! Alors, éléphants blancs chargés de femmes brunes, Cités aux dômes d'or où les mois sont des lunes, Imans de Mahomet, mages, prêtres de Bel, Tout fuit, tout disparaît: - plus de minaret maure, Plus de sérail fleuri, plus d'ardente Gomorrhe Qui jette un reflet rouge au front noir de Babel!