Publié le 18/07/2018 à 03:52, mis à jour
à 09:28
L'Ehpad fonctionne actuellement en «procédure dégradée», avec deux infirmiers pour 200 résidents. La CGT déplore une situation critique, conséquence de la baisse du personnel soignant. Quatre minutes. Mise en place d’une procédure dégradée pour la fabrication des médicaments anticancéreux dans un centre hospitalier en cas d’indisponibilité du logiciel de gestion du circuit des chimiothérapies. C'est le temps moyen passé par un infirmier par résident, selon la CGT hôpital. Sachant qu'une simple perfusion prend environ… quatre minutes. Du fait de l'organisation des congés et de «l'absentéisme», entre les 16 et 18 juillet, l'établissement ne fonctionne qu'avec un seul infirmier pour 120 résidents à l'étage (unités «légères») et un autre pour 80 résidents au rez-de-chaussée, où se trouvent des unités très médicalisées (Alzheimer, psychiatrie, résidents très dépendants…) Le reste de l'année, «l'effectif est tellement ric-rac», explique le secrétaire de la CGT Rodolphe Cézé, que les soignants n'ont aucune marge de manœuvre. Une situation qui favorise la «réduction des prestations», «la fatigue du personnel et l'augmentation de l'absentéisme» ainsi qu'un «glissement des tâches» du personnel soignant vers le personnel non qualifié, comme les agents d'hôtellerie, souligne le syndicat.
Carcassonne. Rives D'ode : Le Spleen D'un Ehpad En Crise D'effectifs - Ladepeche.Fr
Là aussi, le syndicat demande que «le pool de remplacement des aides-soignants et des infirmières soit plus étoffé», et que les remplaçants soient payés en heures supplémentaires plutôt que de se voir attribuer des jours de récupération. «C'est une situation difficile, convient Alain Guinamant, mais qu'on est en train de maîtriser, quitte à solliciter des agents d'autres services». Quant à la rémunération en heures supplémentaires, «cela nous est déjà arrivé», indique-t-il.
Fin De La Maltraitance Institutionnelle En Ehpad : Un Possible D'espoir ? | Par Me Claudia Canini
« Le collectif a été créé avec l'objectif d'améliorer les conditions de vie des résidents, ce qui passe pour nous par les conditions de travail des personnels. Nous avons pensé qu'il fallait regrouper tout le monde pour pouvoir avancer. Car, déjà en 2016, les remplacements n'étaient plus correctement assurés à l'Ehpad », rappelle Françoise Jaffré. Procédure dégradée ehpad les. « Il n'y a plus de communication. Nous avons perdu l'humain »
L'aide médico-psychologique Sophie Dufaud a de son côté vu les conditions de travail se détériorer largement depuis 2012 déjà. « En 2012, la direction a mis en place ce qu'on appelle les "procédures en mode dégradé". Cela signifie qu'une absence pouvait ne pas être remplacée pendant les trois premiers jours, avec des procédures adaptées à cette situation qui disait les actes à réaliser malgré tout et ceux auquel nous devions renoncer, témoigne la soignante. Et puis, au fur et à mesure, cela s'est étendu sur plus de jours. »
Un événement supplémentaire change les conditions de travail dans l'Ehpad de Riantec: son intégration, en janvier 2018, au Groupement hospitalier Bretagne Sud, l'un de ces méga-hôpitaux qui sont devenus la norme depuis la loi sur la santé de 2016.
Mise En Place D’une Procédure Dégradée Pour La Fabrication Des Médicaments Anticancéreux Dans Un Centre Hospitalier En Cas D’indisponibilité Du Logiciel De Gestion Du Circuit Des Chimiothérapies
Ce que nous avons fait de jour-là, ce sont des choses qui se passent tous les jours dans le Ehpad. Les agentes sont épuisées, partout », rappelle Sophie Dufaud. « Ils nous traitent de maltraitantes, alors que c'est de la maltraitance institutionnelle, dans les Ehapd, en psychiatrie, aux urgences… »
Rachel Knaebel
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Directeur du centre hospitalier, dont dépend l'Ehpad, Alain Guinamant dit ne pas avoir été informé du sous-effectif actuel. Mais il reconnaît que la situation est difficile: «On a fait en sorte de faire fonctionner cet Ehpad, avec les moyens que les organismes de tutelle veulent bien nous donner. Je défends les intérêts de l'hôpital, qui sont d'essayer de prendre en charge les résidents dans les meilleures conditions possibles. Pour atteindre ces objectifs, il faut des effectifs. Pour avoir des effectifs, il faut des moyens. Carcassonne. Rives d'Ode : le spleen d'un Ehpad en crise d'effectifs - ladepeche.fr. Mais il y a des règles nationales, qui s'appliquent à tous. On essaie de faire valoir nos spécificités, on a obtenu quelques réponses, mais la situation reste tendue», indique-t-il. Tout en assumant la restructuration opérée depuis 2016 pour réduire le déficit du plus grand établissement de l'Aude (4 M€).