Ma vie passait à travers toi. Ca devenait simple, cette grande affaire compliquée. Ca devenait simple, malgré le souci. Ta faiblesse, j'étais raffermi lorsqu'elle s'appuyait sur moi. Dis, est-ce qu'on ne se rencontrera vraiment plus jamais? Lou, je parle une langue morte, maintenant que je ne te parle plus. Tes grands efforts de liane en moi, tu vois ont abouti. Tu le vois au moins? Il est vrai, jamais tu ne doutas, toi. Il fallait un aveugle comme moi, il lui fallait du temps, lui, il fallait ta longue maladie, ta beauté, ressurgissant de la maigreur et des fièvres, il fallait cette lumière en toi, cette foi, pour percer enfin le mur de la marotte de son autonomie. Tard j'ai vu. Tard j'ai su. Tard, j'ai appris « ensemble » qui ne semblait pas être dans ma destinée. Mais non trop tard. Les années ont été pour nous, pas contre nous. Nos ombres ont respiré ensemble. Sous nous les eaux du fleuve des événements coulaient presque avec silence. Henri Michaux, Nous deux encore (1948) | blanchotestmort. Nos ombres respiraient ensemble et tout en était recouvert.
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1939. Brésil (Minas Gerais et État de Rio). 1940. Janvier, retour à Paris. En juillet, l'exode. Saint Antonin. Ensuite le Lavandou. 1941-1942. Le Lavandou avec celle qui sera bientôt sa femme. 1943. Retour à Paris. Occupation allemande (la seconde). 1944. Mort de son frère. 1945. Henri michaux nous deux encore collection. Affaiblie par les restrictions alimentaires, sa femme contracte la tuberculose. Ensemble à Cambo. Amélioration. 1947. Presque la guérison. Voyages de convalescence et d'oubli des maux en Égypte. 1948. Février, mort de sa femme, Marie-Louise, des suites d'atroces brûlures... Lou.. Lou, dans le rétroviseur d'un bref instant.. Lou, ne me vois-tu pas?.. Lou, le destin d'être ensemble à jamais.. dans quoi tu avais tellement foi.. Eh bien?.. Tu ne vas pas être comme les autres qui jamais plus ne font signe, englouties dans le silence... Non, il ne doit pas te suffire à toi d'une mort pour t'enlever ton amour... Dans la pompe horrible.. qui t'espace jusqu'à je ne sais quelle millième dilution.. tu cherches encore, tu nous cherches place..
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Tu le vois au moins? Il est vrai, jamais tu ne doutas, toi. Il fallait un aveugle comme moi, il lui fallait du temps, lui, il fallait ta longue maladie, ta beauté, ressurgissant de la maigreur et des fièvres, il fallait cette lumière en toi, cette foi, pour percer enfin le mur de la marotte de son autonomie. Tard j'ai vu. Tard j'ai su. Tard, j'ai appris « ensemble » qui ne semblait pas être dans ma destinée. Mais non trop tard. Les années ont été pour nous, pas contre nous. Henri michaux nous deux encore 2015. Nos ombres ont respiré ensemble. Sous nous les eaux du fleuve des événements coulaient presque avec silence. Nos ombres respiraient ensemble et tout en était recouvert. J'ai eu froid à ton froid. J'ai bu des gorgées de ta peine. Nous nous perdions dans le lac de nos échanges. Riche d'un amour immérité, riche qui s'ignorait avec l'inconscience des possédants, j'ai perdu d'être aimé. Ma fortune a fondu en un jour. Aride, ma vie reprend. Mais je ne me reviens pas. Mon corps demeure en ton corps délicieux et des antennes plumeuses en ma poitrine me font souffrir du vent du retrait.
Celle qui n'est plus, prend, et son absence dévoratrice me mange et m'envahit. Henri Michaux | Nous deux encore - YouTube. J'en suis à regretter les jours de ta souffrance atroce sur le lit d'hôpital, quand j'arrivais par les corridors nauséabonds, traversés de gémissements vers la momie épaisse de ton corps emmailloté et que j'entendais tout à coup émerger comme le « la » de notre alliance, ta voix, douce, musicale, contrôlée, résistant avec fierté à la laideur du désespoir, quand à ton tour tu entendais mon pas, et que tu murmurais, délivrée « Ah tu es là ». Je posais ma main sur ton genou, par-dessus la couverture souillée et tout alors disparaissait, la puanteur, l'horrible indécence du corps traité comme une barrique ou comme un égout, par des étrangers affairés et soucieux, tout glissait en arrière, laissant nos deux fluides, à travers les pansements, se retrouver, se joindre, se mêler dans un étourdissement du cœur, au comble du malheur, au comble de la douceur. Les infirmières, l'interne souriaient; tes yeux pleins de foi éteignaient ceux des autres.