L'art brut est notamment devenu le « dada » de l'artiste, qui théorisa la définition de ce nouveau courant artistique dans son texte L'Art brut préféré aux arts culturels, publié en 1949 dans le catalogue de la galerie René Drouin. « L'exposition que lui consacre le musée marseillais rend compte de la pensée de Dubuffet, qui cherche à bousculer les visiteurs en balayant ici ou là les conventions artistiques établies », précise Isabelle Marquette, commissaire de l'exposition (en collaboration avec Baptiste Brun, auteur d'ouvrages sur Jean Dubuffet). « Entre sciences humaines et art, un hymne fort à l'artiste et à son approche civilisationnelle de l'art », précise la spécialiste. Un barbare à Marseille L'exposition, intitulée « Dubuffet, un barbare en Europe » en référence à « Un barbare en Asie », livre de son ami Henri Michaux, s'ouvre sur la mythique toile du Déchiffreur. Cette peinture, réalisée tardivement, en 1977, accueille le visiteur qui contemple un homme, monsieur Tout-le-Monde (ou Dubuffet lui-même?
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Respecter les impulsions, les spontanéités ancestrales de la main humaine quand elle trace ses signes"
Notes pour les fins lettrés, 1946
Jean Dubuffet, Bedouin (L'Arbi à l'oeil phosphorescent), 1947, Algérie, Gouache sur papier
Collection Jacques Chave
"La topographie de la pensée et la langue qui l'exprime sont une seule et même chose. Changer la langue, la pensée suivra! " Bâtons rompus, 1983
Le saviez-vous? "Dubuffet réalise trois voyages dans le grand sud saharien en 1947, 1948 et 1949. Sa motivation première consiste à se purger d'une culture qu'il juge oppressante et néfaste à son travail de création. La minéralité du paysage répond à son intérêt pour les matériaux bruts. Le mode de vie des locaux qu'il côtoie semble satisfaire sa volonté d'isolement. Sur place, le peintre apprend l'arabe et des dialectes touaregs. Il s'intéresse à la musique locale et réalise de nombreux dessins. En place du désert de culture qu'il espérait découvrir, il rencontre une culture du désert. " Extrait de l'exposition "Jean Dubuffet, un barbare en Europe" présentée au Mucem l'an dernier.
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Culture
« Un barbare en Europe » présente près de 300 œuvres qui mettent à l'honneur Jean Dubuffet, artiste phare du XXe siècle, inventeur en 1945 de la notion d'art brut. Jean Dubuffet, « Le Déchiffreur », 26 septembre 1977, collage de 28 pièces d'acrylique sur papier marouflé sur toile, 178 x 214 cm. Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne-Métropole. © Cyrille Cauvet / Adagp, Paris, 2019
Celui qui peignait en amateur et s'occupait d'un négoce de vins à Bercy dans les années 1930 revient sur le devant de la scène artistique pour le plus grand plaisir des mirettes! Alors que le Palazzo Franchetti à Venise propose une exposition intime montrant l'importance particulière qu'a eue la Sérénissime pour lui, le Mucem rend un bel hommage au peintre, écrivain et chercheur, en rassemblant 290 œuvres et objets issus de musées européens et collections particulières. Jean Dubuffet (1901-1985) rejetait la culture artistique moderne, et cet état d'esprit a rapidement poussé l'artiste à s'intéresser à de nouvelles formes d'art, loin des productions officielles.
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Sur l'invitation de la maîtresse de maison, il dessine le portrait de Paul Léautaud puis, se prenant au jeu, croque l'un après l'autre les invités prestigieux qu'il côtoie, parmi lesquels Marcel Jouhandeau, Antonin Artaud, Georges Limbour, René Bertelé, Jean Fautrier, Henri Michaux, André Dhôtel, Francis Ponge et Gaston Chaissac. De Michel Tapié, Max Loreau (qui a établi le catalogue raisonné de l'œuvre de Jean Dubuffet) a répertorié dix-sept portraits effectués au crayon ou à la gouache sur papier, un à l'huile sur papier ainsi que trois autres sur staff ou isorel. Michel Tapié, critique et théoricien de l'art, exerça une influence importante sur le milieu artistique des années 1950 – 1960, s'intéressant plus particulièrement à une tendance de l'abstraction qu'il nomma « art informel ». ---------------------------------------------------------------------------------------
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Portrait de Jean Paulhan
Encre de Chine
Vers octobre 1947
Mucem
Ecrivain et éditeur de la Nouvelle Revue française, Jean Paulhan est l'un des défenseurs du travail de Jean Dubuffet.
Il s'est intéressé a des artistes comme Antonin Artaud, Louis Soutter. Dès 1946 il a publié dans un ouvrage intitulé: « Prospectus et amateurs en tout genre » et a montré l'importance de l'expressions artistique. On appelle sain et raisonnable l'homme qui adhère totalement au mythe collectif. Mai il y a sans doute dans les hôpitaux psychiatriques des individus qui n'adhèrent pas aux mythes collectifs et qui produisent une autre forme d'art. Entre 47 et 51 a organisé plusieurs expositions de sa collection d'art brut et il a créé la compagnie de l'art brut avec A. Breton, et Jean Paulhan. En 1952 la compagnie a été transférée aux Etats-Unis, elle a été exposée en 1967 au musée des arts décoratifs (c'était à l'époque le seul musée en France qui s'intéressait à l'art dans toutes ses formes). A la suite de désaccords avec les autorités françaises, la compagnie a été transférée a Lausanne en 1971 (elle comptait à l'époque plus de 4 000 oeuvres). Quelques oeuvres de la compagnie:
– La tête aux larges oreilles de Pascal Désir Maisoneuve.
S'il représente la misère dans une palette sombre, il peint aussi les fêtes populaires et les petits métiers en couleurs plus vives (jusqu'au 22 septembre 2019). 11 Yan Pei-Ming au Musée des Beaux-Arts de Dijon
Yan Pei-Ming, connu pour ses grands portraits d'anonymes ou de stars, inaugure les espaces d'exposition temporaire et investit les salles des collections permanentes du Musée des Beaux-Arts de Dijon qui a rouvert ses portes en mai après plus de dix ans de travaux: l'exposition L'homme qui pleure explore les émotions et la révolte ressenties face à la brutalité du monde et les drames intimes par l'artiste d'origine chinoise, arrivé en France en 1980, qui vient de perdre sa mère (jusqu'au 23 septembre 2019). 12 Braque, Calder et Miró au musée des Beaux-Arts de Rouen
A partir du début des années 1930, des artistes se retrouvent à Varengeville-sur-Mer, sur la côte normande, autour de l'architecte Paul Nelson et du peintre Georges Braque. Le musée des Beaux-Arts de Rouen raconte dans une belle exposition cette histoire artistique et amicale qui réunit entre autres Joan Miró et Alexandre Calder (jusqu'au 2 septembre 2019).