Il n'y a pas d'électricité. Mais surtout pas d'eau potable, ni de vraies toilettes. L'exil des Erythréens - souvent via le Soudan, la Libye, puis la Méditerranée - est connu pour être pavé d'horreurs et de brutalités. Il se compte souvent en années et non en mois. Au centre des tentes montées dans une clairière, les hommes font sécher leurs chaussettes, se chauffent les pieds et font revenir des oignons. Des blagues éclairent parfois les visages. Deux jeunes se rasent mutuellement, à tour de rôle. Sans miroir et sans eau. Ils sont confiants dans leurs chances de passer en Angleterre. Dans la jungle sa pue le. La population du camp se renouvelle presque entièrement tous les six mois, selon Terre d'errance. C'est l'autre condition de formation d'une jungle: un réseau de passeurs constitué. Les Kurdes de Grande-Synthe A Grande-Synthe, près de Dunkerque, les ONG estiment qu'environ huit personnes rejoignent l'Angleterre chaque nuit. Ce grand camp kurde de 1 200 à 1 500 personnes, qui longe une zone pavillonnaire, est noyé sous la boue.